Alzheimer et testament : incompatibilité !

Démence et Alzheimer. La démence est une maladie non spécifique qui aboutit à une perte sérieuse de capacité cognitive chez une personne auparavant intacte. Il s’agit d’un syndrome par lequel on observe une dégradation importante de la mémoire, du raisonnement, du comportement et de l’aptitude à réaliser les activités quotidiennes. Bien que la démence soit beaucoup plus présente chez les gens d’âge avancé, elle peut aussi survenir avant l’âge de 65 ans. On compte 35,6 millions de personnes atteintes de démence dans le monde et il apparaît chaque année 7,7 millions de nouveaux cas.

 

La maladie d’Alzheimer est la forme la plus commune de démence et seraient à l’origine de 60-70% des cas. En 2011, on comptait 747 000 Canadiens atteints de troubles cognitifs, ainsi que de la maladie d’Alzheimer et des maladies apparentées, ce chiffre représente 14,9%  des Canadiens qui sont âgés de 65 ans et plus, chiffre qui augmentera à 1,4 million d’ici 2031. Il n’y a actuellement aucun remède pour soulager cette maladie. C’est donc une condition dégénérative qui mène finalement à la mort. Quand l’Alzheimer est soupçonnée, le diagnostic est habituellement confirmé avec les tests qui évaluent le comportement et la capacité cognitive, souvent suivie par une scanographie du cerveau.

 

Les personnes diagnostiquées avec la maladie d’Alzheimer ne sont malheureusement pas toujours préparées pour jongler avec des décisions importantes qui devront être prises aux niveaux légaux et financiers. Bien qu’il soit à conseiller de faire les démarches avant la dégradation relié à cette maladie, il est usuel et compréhensible d’avoir omis quelques détails au niveau de la planification financière et juridique de la personne atteinte de cette maladie. Après que le diagnostic initial soit fait, les gens commencent à considérer ces questions critiques et ne savent pas toujours vers qui se référer et à quel moment le faire.

 

L’un des principaux problèmes relié à cette planification tardive est qu’une personne qui reçoit un diagnostic d’Alzheimer n’a pas toujours la capacité mentale requise pour créer ces documents légaux au moment où elle reçoit ce diagnostic.

 

Les tests de capacité cognitive.  Plusieurs tests existent afin d’évaluer la capacité à prendre certaines décisions importantes. Voici les trois plus connus.

 

Le test du dessin de l’horloge

Le test de l’horloge est une épreuve visuo-graphique où la tâche du sujet consiste à dessiner une horloge avec la petite et la grande aiguille indiquant 5 heures moins le quart, à partir d’un cercle pré-dessiné. La production du sujet peut être ensuite évaluée selon un système quantitatif de cotation basé sur le degré de complétion du dessin. À la fin de l’exercice, la figure est marquée de 0 à 7, avec un individu intact marquant généralement des points de 0 à 3. La capacité normale de dessiner une horloge exclut raisonnablement le dommage cognitif.

 

 

Le mini-examen d’état mental (MMSE)

Le mini-examen d’état mental (MMSE) est un examen comportant 30 questions, utilisé pour déterminer les fonctions cognitives et la capacité amnésique d’une personne. Il est également employé pour suivre le cours des changements cognitifs d’un individu sur une petite période de temps. Ce test  est un allié efficace pour documenter la réponse d’un individu au traitement. Le MMSE inclut des questions simples et des problèmes dans quelques secteurs : le temps et l’espace, des répétitions de  listes de mots, de l’arithmétique de base, les capacités de langage employé et la compréhension des compétences de base. On attribue des points aux individus en fonction du type de question à laquelle ils sont capables de répondre avec succès avec un pointage maximal de 30 points. Celui qui obtient un résultat plus grand ou égal à 25 points est considéré normal. En dessous de cela, le nombre peut indiquer un dommage cognitif comme étant sévère (moins de 9 points), modéré (10-20 points), ou léger (21-24 points). Il est à noter que le pointage est sujet à ajustement en fonction du niveau d’éducation et de l’âge du participant.

 

 Le rappel de trois mots et le comptage de pièces de monnaie

Quoique moins complexes que les deux tests décrits ci-haut, ces  exercices représentent un travail efficace dans l’évaluation d’un individu afin de déterminer s’il a besoin de nouvelles évaluations mentales. Le test à trois mots exige que l’on demande à une personne que l’on pense atteinte de dommages cognitifs  de se rappeler de trois mots qu’on lui a donnés. Les mots sont des noms communs dans la plupart des cas. Après une période de cinq minutes, on doit demander à l’individu de répéter les trois mots. Les individus qui ne sont pas atteint de déficience doivent être capables de se rappeler des trois mots. Dans la négative, on recommande une nouvelle évaluation.

 

L’exercice du décompte de pièces de monnaie évalue la compréhension, l’achèvement de tâche, la mémoire, la planification et certaines compétences  de discernement. On doit demander à la personne évaluée la valeur d’une pièce de cinq sous, d’un vingt-cinq sous, d’un dix sous d’un cent dans cet ordre. Si la personne ne réussit pas à  assembler des pièces de monnaie jusqu’à 0.41 $ par exemple, on lui recommande alors une nouvelle évaluation.

 

Bien que ces tests demeurent des expérimentations non parfaites, ils peuvent être fort utiles afin de déterminer si quelqu’un qui reçoit un diagnostic d’Alzheimer conserve toujours la capacité mentale pour formuler ses propres volontés. Ils peuvent s’avérer être des outils intéressants afin de prendre des décisions importantes quant aux affaires médicales, légales et financières de la personne qui en est atteinte. De plus, une des choses les plus importantes pour une personne souffrant d’Alzheimer et de transmettre le pouvoir légal à quelqu’un qui veillera à accomplir ses volontés  quand elle ne sera plus en mesure de le faire par elle-même. Étant donné que la capacité cognitive de la personne atteinte de cette maladie se détériorera au point où l’exécution et la terminaison de sa volonté ne sera plus contrôlé, il est important de s’assurer d’une protection adéquate de ses droits avant qu’il ne soit trop tard et avant que le doute, face à certaines modifications, devienne trop important et critiquable.